Un distributeur en vedette : Drink des Primevères à Ath

Vendredi 4 août 2017 —

C’est sur le zoning des Primevères, à Ath, que se trouve le Drink du même nom. La devanture affiche « Drive-in des Primevères », même si l’endroit n’a plus de drive-in que le nom. A première vue, on se trouve devant un drinkcenter tout ce qu’il y a de plus classique. C’est lorsqu’on franchit la porte d’entrée qu’on découvre l’originalité du magasin : une partie non négligeable y est en effet consacrée aux articles de décoration. On y trouve notamment une foule de porte-bouteilles, plus originaux les uns que les autres, mais également d’autres articles qui n’ont à priori rien à voir avec la boisson. Au total, ce sont plus de 1.000 idées-cadeaux qui s’offrent au visiteur, quel que soit son budget. Outre bien entendu les boissons, un très large choix de paniers cadeaux et de produits de bouche complètent la gamme étendue du Drink des Primevères. Isabelle Rolland, la gérante, nous a accordé de son temps pour nous faire découvrir son entreprise.

Que pouvez-vous nous dire sur l’histoire et l’évolution de l’affaire familiale?

Isabelle : “L’entreprise familiale a été créée il y a de cela 25 ans. A l’origine, mon grand-père possédait également une confiserie, qu’il a remise au profit du drink, celui-ci prenant de plus en plus d’ampleur. Mon frère a géré le drink à ces débuts. Quand après 10 ans il a décidé de reprendre à son compte un établissement horeca, c’est moi qui ai repris les rênes de l’affaire familiale, avec l’aide de mon frère Didier et de ma belle-sœur Isabelle. A l’heure actuelle, nous employons au total 7 personnes.”

Quels choix stratégiques avez-vous faits depuis que vous avez repris le commerce familial?

« Au fil du temps, nous avons évolué d’un drive-in à un magasin fermé, ce qui nous a permis d’élargir notre gamme de produits. Il y a de cela une dizaine d’années, nous nous sommes lancés dans les articles cadeaux et décoration. Cette partie représente une part croissante de nos activités. Ce choix a été motivé par une volonté de nous diversifier par rapport à la concurrence. En effet, nous sommes actuellement les seuls dans la région à proposer une gamme aussi large de ces produits. Pour donner un ordre de grandeur, nous vendons plus ou moins 7.000 paniers par an. Nous nous sommes également spécialisés dans la vente de bières régionales, en réponse à la demande de notre clientèle pour ce genre de produits. »

« Par contre, nous avons depuis deux ans, suite à un calcul de rentabilité, beaucoup diminué les festivités, par exemple les fêtes scolaires. Il s’est en effet avéré que cela représentait beaucoup de travail de déménagement de matériel, etc. pour au final très peu de consommations. Bien entendu, il nous reste la célèbre Ducasse d’Ath, qui est l’évènement majeur pour tous les habitants de la région. Si je dois estimer la répartition de nos activités, je dirais que le magasin représente 80%, les festivités 15% et l’horeca 5%. Nous ne livrons pas à domicile chez les particuliers.»

Qu’appréciez-vous particulièrement dans le métier de négociant en boissons ?

« Avant toute chose, le contact avec la clientèle. Nous avons une clientèle fidèle, même si je constate une croissance de la clientèle de passage… J’apprécie également le fait que dans notre secteur, de nombreuses nouveautés arrivent régulièrement sur le marché.»

Il y a sans doute également des défis auxquels vous êtes confrontée…

« Justement, l’évolution du marché, dans le sens d’une plus grande spécialisation, représente un challenge permanent : va-t-on se lancer dans tel segment plutôt qu’un autre ? C’est ainsi que nous voulons à terme développer encore plus la partie décoration de notre assortiment. Dans ce but, des travaux sont en projet, même si nous désirons garder la partie drink. »

« Un autre défi est d’ordre commercial : le renouvèlement de notre clientèle, parfois vieillissante, et le fait que notre établissement a une situation excentrée, nous poussent à réfléchir pour trouver de nouvelles pistes.»

« A un niveau plus global, l’introduction des boites noires dans l’horeca représente à mes yeux un défi supplémentaire pour notre business. »

A ce propos, comment voyez-vous évoluer le secteur des boissons dans les années à venir ?

« Il est clair que le marché des bières spéciales a le vent en poupe. Le choix de la clientèle s’oriente de plus en plus vers le circuit court, les produits régionaux. Aussi, la consommation à la maison est clairement en augmentation. Tout ceci oblige le distributeur à se diversifier, à offrir dans sa gamme tout ce qui est petit et qu’on ne trouve pas ailleurs, afin de se démarquer. Le service à la clientèle revêt dès lors une grande importance, chose à laquelle nous travaillons pour le moment. »

« Il faut dire que cette année 2017 est une année spéciale. Au niveau des chiffres, elle ne reprend pas encore comme elle devrait reprendre. Nul doute que les messages négatifs véhiculés par les médias, par rapport à la situation économique, y sont pour quelque chose. On le constate dans le comportement d’achat des clients. Nous attendons avec impatience la Ducasse, où les gens auront beaucoup moins de limites. »

Que signifie FeBeD pour vous et quelles sont vos attentes par rapport à votre fédération professionnelle ?

« Via les bulletins d’information que FeBeD nous envoie par e-mail, nous sommes tenus au courant de beaucoup de nouveautés au niveau des bières. Aussi, le fait d’être affilié à une fédération professionnelle nous donne le sentiment de faire partie d’un plus grand groupe, là où nous nous sentons parfois trop petits pour faire face à certaines problématiques. »

« Nous attendons également de FeBeD qu’elle continue à se battre sur les dossiers importants, comme l’augmentation des accises sur l’alcool. Avec la proximité de la frontière française, cette mesure a eu des conséquences pour nous. En effet, pour le consommateur, cela vaut aujourd’hui la peine de faire 50km pour aller s’approvisionner en alcool. Une situation qui est tout à fait anormale bien sûr. »

Un dernier conseil à donner à vos collègues distributeurs ?

« Persévérez, ayez l’énergie. Nous travaillons vraiment dans un très chouette secteur, où le grand défi est de se différencier par rapport à la grande distribution. Cela passe indéniablement par le service. C’est pourquoi je conseille à tout responsable d’être présent en permanence dans son commerce, en cas de besoin. »

www.drink-primeveres.be