Un distributeur en vedette: Établissements Dispas à Barvaux

Vendredi 19 mai 2017 —

C’est à Barvaux-sur-Ourthe, un charmant village de la province de Luxembourg à quelques km de la petite ville touristique de Durbuy, que se situent le drinkcenter et le dépôt des Établissements Dispas. Dans les bureaux du magasin, nous sommes accueillis par trois générations de Dispas : Lucien, son fils Philippe et son petit-fils Vincent, tous trois actifs dans l’entreprise et épaulés par les épouses de Philippe et Vincent. La sonnerie du téléphone résonne à plusieurs reprises, des clients entrent dans le magasin…

C’est dans cette activité bouillonnante que Vincent – avec l’aide de son papa et de son grand-père - a accepté de nous accorder un peu de son temps pour nous accompagner dans les installations et répondre à nos questions.

Que pouvez-vous nous dire sur l’histoire et l’évolution de l’affaire familiale ?

Philippe : « C’est mon grand-père, Fernand Dispas, qui a démarré le commerce en 1928. Le tout premier dépôt se situait quelques mètres plus bas, le long de la chaussée. Nous avons créé en 1978 la sprl, et en 1997 nous avons déménagé les installations pour ouvrir le dépôt actuel ainsi que le magasin, afin de nous agrandir. Nous pensons d’ailleurs à agrandir le drinks à moyen terme ».

Avec une si longue histoire, vous avez dû voir évoluer considérablement le métier de distributeur…

Lucien : « À mon époque, chaque patelin avait son marchand de bière. Rien qu’à Barvaux, on comptait trois négociants. »

Vincent : « En effet, on a assisté au fil des années à une disparition de pas mal de petits négociants. Cette tendance va certainement continuer dans ce sens, avec de moins en moins de négociants, mais de plus grande taille. Toutefois, nous avons décidé de conserver une stratégie régionale, cela pour maintenir une qualité du service. Aujourd’hui, avec la diminution de l’écart entre les prix, le négociant se doit de faire la différence au niveau du service, notamment au niveau de la flexibilité. Pour donner un exemple : si un client a besoin d’un dépannage un samedi soir, pour un problème de frigo, nous pouvons actuellement nous le permettre. Ce ne serait pas la même chose si nous nous déplacions à 40, 50 ou 60 km… Cette proximité est donc un choix stratégique conscient de notre part. »

En parlant de stratégie, quels sont les choix auxquels vous avez été confrontés par le passé quant à l’avenir du commerce ?

Philippe : « Disons que nous avons laissé l’évolution se faire, et nous nous sommes adaptés. Par exemple quand nous avons décidé de construire le magasin et le nouveau dépôt en 1997. Vincent n’avait que 15 ans, mais nous étions déjà persuadés qu’il reprendrait l’affaire dans le futur. À l’heure actuelle, notre activité se répartit de manière plus ou moins équitable entre les festivités, l’horeca et le magasin. Nous faisons encore un peu de livraisons à domicile pour de vieux clients, mais cela ne représente plus qu’une petite partie de nos activités. Cette répartition nous convient et ne devrait plus évoluer sur le court terme.»

Quels sont les défis auxquels vous êtes actuellement confrontés ?

Vincent : « Évidemment, l’augmentation des accises, l’interdiction de fumer et la boite noire ont freiné la consommation au niveau de nos clients horeca. Aujourd’hui par exemple, on ne trouve plus de petits bistrots de village comme dans le temps. Cela représente bien entendu un défi auquel tout négociant en boissons doit faire face. En ce qui nous concerne, nous avons la chance d’être dans une région très touristique, ce qui a une influence positive sur les chiffres de l’horeca. Au niveau des grandes villes, cela doit être beaucoup plus problématique. Nous espérons d’ailleurs que les projets annoncés au niveau de la ville de Durbuy vont se réaliser, ce qui amènera plus de monde dans notre belle région. On nous parle également depuis 30 ans d’une revitalisation du centre de Barvaux, mais nous n’avons toujours rien vu venir. »

« Un deuxième défi se situe dans la difficulté de trouver du « bon » personnel. Par-là, on entend des employés qui, bien entendu, ont envie de travailler, mais également qui font preuve de la flexibilité nécessaire à notre métier. Il n’est pas toujours facile de faire comprendre à un jeune la différence de rythme entre l’été et l’hiver, et d’obtenir de lui qu’il s’y adapte. Nous employons actuellement 3 ouvriers, et sommes en passe d’en recruter un quatrième. »

Que représente FeBeD pour vous et qu'attendez-vous d'elle pour le futur de votre profession ?

Vincent : « FeBeD a toujours représenté pour nous un moyen de nous tenir informés de ce qui se passe au niveau du secteur, de la législation etc.»

« En outre, ce que nous attendons de FeBeD, c’est qu’elle continue à défendre nos intérêts auprès des fournisseurs et des instances publiques. Pour ce qui est des fournisseurs, il est fondamental que FeBeD soit notre relais afin de garder les prix à un niveau raisonnable. En ce qui concerne les pouvoirs publics, nous attendons de FeBeD une action sur les décisions gouvernementales ayant un impact direct sur notre business et nos clients, principalement l’horeca.

Par exemple, des décisions comme l’augmentation des accises sur l’alcool sont contreproductives, vu qu’il s’avère aujourd’hui que les consommateurs se sont dirigés vers des marchés alternatifs pour se fournir, ce qui a finalement eu pour effet de toucher la distribution belge sans pour autant rapporter d’argent dans les caisses de l’État. »

www.ets-dispas.be