Groupe Goetze à Lierre: "Le distributeur en boissons a certainement encore un rôle à jouer"

Vendredi 7 décembre 2018 —

Pour cette édition de notre rubrique "Un distributeur en evdette", Xavier Goetze nous a reçu dans son tout nouveau drinkcenter de Zandhoven. Le bâtiment, parfaitement situé entre l’E313 et l’E34, s’illustre immédiatement par sa modernité. Afin de nous pencher plus avant sur le projet de rénovation de son drinkcenter, nous avons également invité Alex Declerck de la firme Wanzl (voir aussi inforeportage ICI).

Xavier, que pouvez-vous nous dire sur l’histoire de l’entreprise

Xavier: "Il y a de cela plus de 100 ans, mon arrière-grand-père a repris une brasserie à Lierre. Quand, lors de la Première Guerre Mondiale, l’occupant allemand a réquisitionné les cuves en cuivre et les camions, mon bisaïeul s’est reconverti dans le commerce de limonade et d’eaux. C’est de cette manière que le négoce en boissons est né. Nos marques Capri, Victory et Eau de Nazareth étaient très connues dans la région à l’époque. Plus tard, nous avons déménagé à l’emplacement actuel à Lierre et avons été jusqu’au début des années 70 embouteilleur pour Bass Pale-Ale. Je suis moi-même actif depuis 1989 et ai repris l’affaire de mon grand-père en 1996. Cette même année, nous avons ouvert notre premier drinkcenter, parce qu’à l’époque déjà nous sentions que la vente en magasin gagnerait en importance aux dépens de la distribution à domicile".

En parlant des choix stratégiques: au cours des années, des décisions ont probablement dû être prises quant à l’avenir de l’entreprise…

"Très certainement. Notre affiliation au groupement Covedra en 2006 en est un premier exemple. Très vite, j’ai été convaincu de l’importance de se grouper avec d’autres négociants. C’est ainsi que nous sommes impliqués depuis le début dans BelBev."

"En 2000, nous avons repris le magasin de Zandhoven. C’est en 2015 qu’est venue l’idée d’agrandir et de rénover entièrement l’espace existant."

"Un autre choix important concerne la manière dont nous avons organisé le groupe Goetze en différentes divisions stratégiques séparées: Gwines est la division vins, Brasserie Goetze est en charge de l’horeca, Goetze Events s’occupe des festivités et les deux magasins sont regroupés dans la division Drankenarsenaal. Grâce à toutes ces entités stratégiques indépendantes, nous pouvons gérer tous les aspects du métier de distributeur en boissons. Par exemple, la division Gwines nous a permis de nous faire une place sur le marché avec notre assortiment vins. Auparavant, en prospection, nous nous entendions trop souvent dire que nous sommes "des marchands de bière". Sous le nom Gwines, nous nous sommes fait un nom dans le monde du vin. Nous importons d’ailleurs nous-mêmes 80% de notre assortiment vins, et l'achat de vins en primeur ne nous est pas inconnu non plus."

"Via notre division horeca, nous essayons de fournir à l’exploitant 100% du matériel dont il a besoin. Cela couvre non seulement les bières et les eaux, mais également les boissons chaudes, les snacks, le papier toilette etc."

"Goetze Events se concentre sur le segment des festivités. Au sein de notre groupe, trois personnes sont employées à temps plein pour cette division. Cela va d’évènements de grande envergure dans les salles de concert de renom jusqu’aux fêtes privées en petit comité. C’est ainsi que nous avons un jour organisé une demande en mariage pour un client…"

"Le chiffre d’affaire du Groupe Goetze se répartir environ entre 45% pour l’horeca, 40% pour les magasins et 15% pour les évènements."

Pouvez-vous nous dire à quels défis vous êtes confrontés?

"La concurrence de la grande distribution en fait bien entendu partie. Les tendances et les besoins des clients évoluent très rapidement et il serait très facile de rater le coche. Par exemple en ce qui concerne la vente de boissons par internet. Pour ce qui est des futs et casiers, je vois mal un changement de canal avoir lieu dans l’immédiat, mais la vente de bouteilles d’alcool en ligne est aujourd’hui déjà une réalité. Comme nous ne voulons pas manquer cette opportunité, nous serons bientôt dotés de notre propre webshop."

"Un autre défi concerne le comportement de paiement dans l’horeca. On en bave parfois pour avoir notre argent. Nous continuons cependant à investir dans le secteur. Nous avons par exemple notre propre café à Broechem, et d’autres s’y ajouteront dans le futur. Bien que je ne m’y retrouve pas moi-même derrière le bar, cela me permet d’être de l’autre côté de la procédure d’achat."

"La gestion administrative constitue également un défi pour notre profession en général. Au total, nous employons 30 personnes. Sans l’aide des sociétés intérim et de notre secrétariat social, cela ne serait pas faisable."

Qu’appréciez-vous particulièrement dans le métier de négociant en boissons?

"Premièrement, j’apprécie particulièrement le contact avec différentes personnes."

"Aussi, la succession de nouveaux projets (cafés, nouveau magasin etc.) rend le métier passionnant. Nous ne restons jamais à rien faire… Nos clients horeca par exemple viennent régulièrement nous trouver avec de nouvelles idées, que nous les aidons à réaliser. De cette manière, nous jouons un peu le rôle de consultants pour notre clientèle horeca."

"Toutes ces activités font en sorte que le job soit suffisamment varié."

Comment voyez-vous l’avenir du négoce de boissons en Belgique?

"La vente aux particuliers va très certainement continuer à gagner en importance. Dans cette optique, les drinkcenters sont promis à un bel avenir. Ceci dit, le distributeur en boissons n’en jouera pas pour autant un rôle moins important dans le secteur horeca, malgré l’intégration verticale toujours plus poussée adoptée par les grands acteurs du marché, par exemple les grandes brasseries. Partout, le feedback général sur les initiatives des distributeurs demeure positif, et cela nous encourage à continuer dans ce sens."

Que signifie FEBED pour vous et quelles sont vos attentes pour le futur?

"FEBED est pour nous un partenaire qui défend avant tout nos intérêts. Ceci s’illustre encore actuellement dans le cadre du dossier AB InBev et récemment encore en ce qui concerne les tracasseries administratives liées au transport. Le dossier des accises est également un sujet très important. Les prix augmentent hors proportion et il sera bientôt difficile pour un exploitant de café de vendre une bière à un prix raisonnable.»

"Si la tâche de FEBED est bien d’intervenir lorsque quelque chose ne va pas, il ne lui incombe par contre pas de négocier sur les conditions commerciales, il n’y a aucun doute à avoir sur ce point. Dans ce contexte, Freedom est un acteur à ne pas négliger. Via les différents accords, notre cotisation est souvent amplement compensée. Le fait que Freedom se concentre sur les activités "connexes" (intérim, logistique, etc.) est également très appréciable."

Un dernier conseil à donner à vos collègues distributeurs?

"Travailler dur est la condition sine qua non. De plus, il faut continuer à réaliser ses idées. J’ai moi-même pour le moment un certain nombre d’idées qui vont se mettre en place prochainement. À suivre…"

www.goetze.be