Du houblon 100% local pour la brasserie Dubuisson

Vendredi 15 septembre 2017 —

Paradoxalement, alors que la bière est une spécialité belge, il ne reste que 18 agriculteurs qui cultivent du houblon en Belgique, essentiellement en Flandre Occidentale dans la région de Poperinge.

Cela fait quatre ans que Hugues Dubuisson, patron de la brasserie du même nom, a demandé à Luc Lagache de planter du houblon sur son terrain. Le but de l’entreprise est d’intégrer un maximum de produits belges dans la recette de la Surfine, sa plus ancienne bière. Pour cela, la brasserie a aménagé un espace d’un demi-hectare, ce qui représente un millier de plants de houblon. Un an après avoir planté la première graine en 2013, Luc Lagache a pu s’atteler à la récolte sous l’œil attentif des brasseurs. Pari gagné puisque la Surfine arbore désormais un label "100% belge" qui fait saliver de nombreux clients.

Créer une bière entièrement belge n’est pas simple. La production du houblon se répartit sur 3000 ha à travers le monde dont 178 en Belgique, ce qui signifie que la demande belge de houblon dépasse ce qui est réalisable sur nos terres. Ainsi, les producteurs sont obligés d’importer. Mais ce n’est pas tout, Hugues Dubuisson et Antonin Maes, maitre brasseur et responsable qualité, affirment que produire du houblon en Belgique coute 30% plus cher que de l’importer de Tchéquie, d’Angleterre ou d’Allemagne. En cause, une main d’œuvre et des machines chères et peu de grands espaces disponibles. Mais surtout, il faudra débourser près de 25 000 euros sans les machines pour un hectare de terrain. Cependant pour Hugues Dubuisson, le jeu en vaut la chandelle : "Ça nous coute plus cher de cultiver nous-mêmes que de l’acheter à l’extérieur, mais ceci étant, ça donne une telle plus-value aux produits du terroirs et c’est tellement intéressant à travailler que j’aimerais agrandir ma production".

Actuellement, la brasserie Dubuisson ne peut produire que la Surfine avec son houblon, ce qui correspond à environ 5 à 10% de sa production. Hugues Dubuisson reste confiant quant à l’avenir de la culture belge de houblon : "Je suis persuadé que certains brasseurs seront prêts à payer plus cher pour produire des bières qui contiennent du houblon ou de l’orge belge à partir du moment où on peut parler avec notre cultivateur. Et puis c’est beaucoup plus sécurisant que de faire venir les produits d’ailleurs. Je pense que c’est un contact qu’il faudrait avoir avec le secteur mais que, pour l’instant, ce n’est pas encore entré dans l’air du temps."

www.br-dubuisson.com